Comment aider l’enfant dysorthographique ?

dysorthographiqueLe saviez-vous ? La dysorthographie est, parmi tous les troubles de l’apprentissage, considérée comme une des principales causes de l’échec scolaire de l’élève. Selon les statistiques, plus de 60 % des enfants dysorthographiques redoubleraient de classe si le problème n’est pas diagnostiqué à temps.

Cela dit, le diagnostic n’est pas tout ! Les troubles DYS handicapent en effet les enfants qui sont concernés. Le reconnaître est une très bonne chose, mais pour compenser les séquelles, il faut également une prise en charge adaptée, établie en fonction de ses besoins prioritaires. Et la priorité lorsqu’un élève souffre de troubles d’apprentissage, c’est de faire en sorte qu’il réussite son parcours scolaire.

Comment ? Voici quelques aménagements scolaires adaptés à l’enfant dysorthographique.

La communication, un élément clé !

Aucune adaptation ne peut commencer sans communication : entre le personnel pédagogique et les parents d’un côté, et entre l’enseignant et l’élève d’un autre.

L’importance d’une collaboration parent/enseignant

Pour des aménagements continus et donc performants, une concertation régulière entre les parents et le personnel pédagogique est indispensable. Pourquoi ? Tout simplement parce que les adaptations ne serviront strictement à rien si ces deux protagonistes qui tiennent les rôles les plus importants dans la vie de l’enfant dysorthographique jouent à « chacun pour soi ».

À vouloir courir deux lièvres à la fois et à suivre deux objectifs différents, ils n’arriveront à rien ! En revanche, en travaillant ensemble, parents et enseignants pourront définir ensemble les difficultés de l’enfant, ses réels besoins et les aménagements qu’ils peuvent mettre en place, chacun de leur côté certes, mais de manière complémentaire, afin de maximiser les chances de réussite de l’enfant dysorthographique.

L’importance d’une collaboration enfant/enseignant

Une bonne relation entre l’élève et son enseignant change logiquement beaucoup de choses dans la scolarité d’un enfant. Lorsqu’il se sent aimé, compris, entouré et soutenu en effet, l’enfant est naturellement motivé ! Nul besoin d’encouragement pour l’inciter à faire ses devoirs, à apprendre ses leçons, à aller à l’école, bref, à faire des efforts !

Chez les enfants souffrant d’un trouble DYS, cette relation doit être privilégiée, car elle est cruciale. Il est difficile en effet pour un élève qui ne sait pas lire ou écrire correctement d’avoir l’approbation de son enseignant, paramètre essentiel pour une réussite scolaire. Lorsque son trouble n’est pas reconnu et compris, il peut même faire l’objet des sermons de sa maitresse qui va l’accuser d’être paresseux et médiocre.

Ce qui explique pourquoi, les élèves souffrant d’un trouble DYS ont du mal à s’épanouir à l’école. En l’absence d’un soutien et d’une compréhension face à leurs difficultés, la classe est souvent perçue comme un environnement stressant et hostile.

Une bonne relation avec son enseignant peut changer la donne ! Car dès lors qu’il se sent compris et qu’il remarque que ses difficultés sont prises en compte et ne sont pas utilisées pour le récriminer, il va s’ouvrir automatiquement à l’apprentissage.

Les adaptations pédagogiques pour un enfant dysorthographique

dysorthographieLes aménagements devront être mis en place en accord avec les difficultés de l’enfant concerné ainsi que de ses besoins prioritaires. Il convient donc avant tout d’identifier les activités, les matières ou les circonstances qui posent problème et de trouver la solution la plus efficace pour y faire face. Il ne faut pas oublier que le but de la mise en œuvre d’adaptations pédagogiques est de faciliter l’apprentissage de l’enfant dysorthographique, et ce, en apportant une compensation à ses difficultés et à ses limites.

Ils vont donc concerner l’environnement dans lequel il évolue, mais également ses cours, ses activités et les différentes matières qui nécessiteront qu’il écrive.

Les adaptations pour les problèmes dysphonétiques

Si la dysorthographie est causée par un déficit au niveau de la voie phonologique, les aménagements doivent s’orienter vers l’optimisation de l’acquisition du lexique orthographique. Autrement dit, il faut favoriser les activités qui permettront à l’enfant d’automatiser la manière dont on écrit des mots réguliers ou irréguliers, mais connus, et ce, en jouant sur la répétition pour stimuler sa mémoire visuelle et auditive.

Pour cela, vous pouvez proposer régulièrement :

  • Des exercices de copies manuscrites ;
  • Des exercices de discrimination visuelle fine ;
  • Des exercices d’épellation orale séquentielle ;
  • Des exercices de courtes dictées ou de dictées à trous
  • Des exercices impliquant l’association oral/mot et l’inverse ;
  • Des exercices de lecture et de visualisation de mots pour les mémoriser.

Quelle que soit l’activité,

  • Invitez toujours l’enfant à relire systématiquement ce qu’il écrit pour un travail à la fois lexical et syntaxique, et ainsi, améliorer l’encodage.
  • N’hésitez pas à utiliser des supports graphiques (codes couleurs, pictogrammes, etc.) pour stimuler sa mémoire visuelle.
  • Encouragez l’élève à repérer ses erreurs et à les corriger.

Les adaptations pour les problèmes d’orthographe

Handicapé par son trouble, la vitesse d’écriture de l’enfant dysorthographique sera très limitée parce qu’il aura tendance à se focaliser sur la manière dont il devra écrire chaque mot d’un côté, et parce qu’il sera toujours obligé de revenir vers le modèle d’un autre. Pour éviter toute perte de temps en conséquence, il est nécessaire de limiter au maximum les activités d’écriture si elles ne sont pas indispensables, c’est-à-dire en dehors des matières où l’orthographe elle-même doit être travaillée.

Cela implique :

  • un écourtement des textes et des leçons ;
  • une concession de temps supplémentaires ;
  • la mise à disposition de modèles en script et en manuscrit ;
  • la mise à disposition d’une aide référent supplémentaire.

Les adaptations nécessaires pendant une évaluation

dysorthographie traitementPour les évaluations, il est conseillé de ne jamais se concentrer sur la partie visible, car pour un enfant dysorthographique, l’encodage est quasiment impossible et le résultat qui ne doit pas être très séduisant non plus. Pour évaluer ses compétences réelles en conséquence, mieux vaut se concentrer sur « le sens de l’écrit » et uniquement sur ce dernier.

Par ailleurs, dans la mesure où répondre par écrit à des questions ouvertes qui nécessitent des réponses plus élaborées que des « oui » ou des « non » peut lui faire perdre un temps précieux, prévoyez pour lui un temps supplémentaire ou une réduction des tâches, ainsi que des temps de pause plus ou moins longues, selon les activités.

Remarque : les adaptations servent à faciliter l’apprentissage de l’enfant et non à le rendre dépendant vis-à-vis d’elles.

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